La peinture des métaux demeure un sujet récurrent sur tous les forums.
Chacun a sa recette, correspondant à son goût ou à l'idée qu'il se fait de ce métal.
Pour ma part, grands visiteur de Musée, j'ai longtemps opté pour un rendu en trompe l'oeil, en n'utilisant que des peintures à l'huile, sans adjonction de poudre métallique, du moins pour les échelles allant jusqu'au 54 mm.En effet, il ne serait jamais venu à l'idée de Rubens ou Delacroix d'employer des poudres métalliques, le procédé leur eut semblé artificiel et allant contre l'art.
Plus on s'aventure dans les grandes tailles, plus cette technique s'avère difficile à mettre en oeuvre, et moins le rendu final est convaincant.
Deux natures de surface se présentent, les métaux style casques, armures ou armes, et les tissus.
Logiquement, les premiers requiérent d'être plus rutilants, plus franchement métalliques, tandis qu'une broderie, un brocard, à base de fil d'or, se doivent d'être moins éclatants.
Opter pour un rendu purement trompe l'oeil, pour courageux et artistique qu'il soit, omet une donnée essentielle : La troisième dimension !
Une toile en deux dimensions inclut des régles qui lui sont propres:la lumière zénithale et les perspectives, linéaire et atmosphérique, ces deux dernières disparaissent en figurine.
En figurine, nous sommes dans le concret, seule l'échelle est modifiée par rapport à la réalité, les formes, elles, copient cette réalité.
Il devient alors tout naturel d'utiliser le métal réel, mélangé ou non à la peinture, le plus souvent atténué par celle ci pour respecter l'échelle, qui n'est pas que dimentionnelle, les chromas, l'intensité des tons, doivent aussi être à l'échelle et donc minorés.
Si vous optez pour l'utilisation des poudres, trois choix s'offrent à vous
- poudre pure mélangée à un medium neutre ( medium à peindre, huile d'oeillette, huile de lin). A réserver pour les métaux riches, gardes de sabre, casques, fourreaux, surtout en 90 mm.
- poudre mélangée à de la peinture à l'huile ( terre d'ombre brûlée, brun Van Dyck, ocre jaune) travail en dégradé, les tons les plus clairs étant réservés aux arêtes.
- peinture à la poudre pure puis, après séchage complet, traitement à l'huile pour atténuer l'éclat, souligner les creux ( en glacis, plus rarement en lavis)Possibilité d'ajouter de la poudre d'argent pour les arêtes les plus vives.
Dans tous les cas, ce sont les creux très sombres et les arêtes très vives qui vont donner l'aspect métal, on gagnera souvent à travailler par petites touches de lumière, sauf pour les surfaces conséquentes, on peut alors "dorer" en déposant la peinture généreusement, tout en évitant les coups de pinceau apparent