Bonjour à tous,
A la demande de certains, voici quelques éléments d’éclairage sur la composition de mon box diorama. C’est donc une sorte de pas à pas a posteriori. N’y voyez pas autre chose qu’une simple illustration. Mon but n’étant que vous montrer comment je m’y suis pris et de vous faire part de mes difficultés.
L’idée originale
J’avais en tête la peinture d’Alexei Kivshenko qui représente le conseil de guerre de Fili qui s’est tenu le 13 décembre 1812 où la décision d’abandonner Moscou à Napoléon a été prise. Cette peinture a été étudiée en détail dans la revue Gloire et Empire n°66 de juin 2016. Cet article a constitué une bonne base pour mes recherches historiques sur les participants à ce conseil.
J’ai tout particulièrement orienté mes recherches sur les grades, âges, apparences des officiers présents ainsi que sur leurs décorations et autres écharpes. Le site russe [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] s’est avéré particulièrement utile en la matière (merci à Google pour les traductions). Les figurines
La scène se compose de 11 militaires (de la gauche vers la droite : Col Kaissarov, Marshal Kutuzov, Gal Konovnitsyn, LG Raevsky, LG Osterman Tolstoy, Gal Bennigsen, Gal Barclay de Tolly, LG Uvarov, Col Von Tol, Gal Dokhturov, MG Ermolov), d’une jeune fille (Malasha) et d’un chat. C’est la raison pour laquelle j’ai opté pour des figurines en 35mm.
Mon premier défi fut de dénicher les figurines dont j’avais besoin. J’ai tout d’abord pensé utiliser des Perry et des Front Rank. Hélas les échelles des deux marques ne sont guère compatibles et pire que ça j’ai trouvé qu’elles étaient très difficiles, pour ne pas dire quasiment impossibles, à transformer. Donc j’ai décidé de me lancer dans la création en scratch.
N’ayant jamais sculpté de ma vie et doutant de mes capacités, j’ai fait des essais sur le chat en utilisant du Magic Sculpt. Après quelques tentatives plus ou moins heureuses, j’ai réussi à faire un matou à l’échelle ; feu vert donc pour continuer le projet.
Pour ce qui concerne les figurines, j’ai suivi pas-à-pas les tutoriels de Tom Masson [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] J’ai commencé par faire une dizaine de têtes, puis une première figurine martyre pour me faire la main. Cette première figurine était en Fimo. Mais j’ai trouvé difficile le rajout de matière sur la figurine en cours qu’elle soit cuite ou non. Je trouvais que ces rajouts ne collaient pas. C’est la raison pour laquelle j’ai réalisé toutes les figurines dans un mélange 50/50 de Magic Sculpt et de Green Stuff. Elles sont hautes d’environ un peu moins de huit têtes, l’échelle est pour tout le projet au 1/48. Pour visualiser la scène dans son ensemble avant et tout au long de la sculpture, j’ai utilisé un logiciel de dessin japonais Clip Studio Paint qui me permet de créer et de manipuler des mannequins en 3D et de les mettre en scène virtuellement.
(Scene pour un autre projet en cours utilisant Clip Studio Paint)
La mise en scène
Ca m’a pris des heures et des heures pour concevoir les bonnes dimensions de ma scène. Pour cela, j’ai utilisé un bloc de polystyrène extrudé pour y ficher les figurines et un passepartout de fortune fait dans morceau de carton afin de déterminer le bon emplacement de chaque figurine et l’angle de vue correspondant strictement à celui du tableau.
La base en bois sur laquelle la scène sera construite fait 126x200mm. Les murs de la scène fait un angle assez prononcé avec le devant de cette dernière.
La boîte intérieure
J’ai utilisé du contreplaqué de 3mm pour la boîte intérieure, mais je regrette de ne pas avoir utilisé du contreplaqué de 5mm car mon mur du fond s’est gondolé sous l’effet des peintures et de la colle du placage. Les dimensions intérieures sont pour le mur droit 120x82x54mm, pour le mur gauche 77x73x54mm et pour le mur du fond 140x54. Attention à ne pas oublier d’ajouter les épaisseurs des murs et du placage si vous en mettez (respectivement 3 et 1mm en ce qui concerne ce projet) pour déterminer les dimensions de vos pièces de bois à découper.
Le plancher est horizontal, mais le plafond fait un angle d’environ 13° avec celui-ci afin de donner plus de profondeur à la scène. Le grand four sur la gauche aurait dû respecter cette perspective, mais je ne l’ai pas fait.
Le plancher, les murs et le plafond ont été recouverts de feuilles balsa de 1mm qui ont été texturées différemment les unes des autres. L’utilisation de balsa s’est avérée difficile car le balsa garde mal sa texture et sa surface lors des traitements de vieillissement malgré une solide sous couche et l’emploi de jus à l’huile. Je pense que j’aurais dû le vernir après la mise en texture et l’application des jus.
Les murs de la boîte intérieure ont été collés à la colle à bois et des tasseaux collés ici ou là renforcent la structure.
Le décor
Le mobilier est fait à l’aide de balsa de 1 ou 2mm d’épaisseur, les vitres sont en plastique de récupération d’emballage. Les cartes sur la table (cartes de Moscou et de Russie de l’époque) proviennent d’internet et imprimées sur papier, puis vernies. Idem pour les icônes, sauf que les couleurs étant sorties trop pâles de l’impression, je les ai pour certaines reprises avec de la peinture à l’huile (ça rend très bien).
Le four traditionnel russe a été réalisé avec du plâtre de Paris et du balsa. Les outils ont été fait à partir de cure-dents, de fils de fer et de Green Stuff.
Le rideau a été confectionné avec du tissu à fromage et peint à l’acrylique. Je n’en suis pas super content.
Peinture
Les figurines ont été peintes à l’huile (Old Holland) sur une bonne base de peintures acrylique (Vallejo/PA). Les sous-couches ont été réalisées avec une bombe de Corax White (Citadel).
J’ai utilisé différentes couches de base à l’acrylique pour le sol (gris), les murs (marron), le mur du fond (orange) et le plafond (marron foncé) que j’ai ensuite traités en alternant jus et brossage à sec.
La partie de la boîte extérieure qui est visible par la fenêtre du mur du fond a été peinte en blanc afin de refléter la lumière blanc-chaud provenant de la LED du fond.
La boîte extérieure est peinte en noir satin pour ne pas attirer le regard.
Une fois tout peint, coupé et prêt pour le montage, j’ai commencé par mettre les figurines en place sur la scène. Pour ce faire, j’ai utilisé du papier calque pour repérer à partir de mon bloc de polystyrène exactement l’emplacement de toutes les figurines. Puis j’ai reporté ces emplacements sur ma scène au crayon. Avant de réaliser mes trous, j’ai collé deux petites plaquettes sous ma base afin que les tiges des figurines puissent dépasser légèrement de la base. Cela facilite la mise en place et le collage (colle bi composants) des figurines.
Puis j’ai collé les murs et le plafond. A ce stade, on ne peut plus rien modifier au diorama.
Electricité
Comme je suis un ignorant en termes d’électricité, ça ma pris un bon moment avant de comprendre ce dont j’avais besoin. J’ai choisi d’utiliser trois LED de 5mm, une pile de 9v et un interrupteur. Une LED figure la lumière extérieure provenant de la fenêtre, les deux autres éclairent la scène.
La lumière provenant de la fenêtre du mur du fond est une LED grand angle (60°) blanc chaud (3,2v , 30mA). Les deux autres sont des LED à angle plus réduit (30°) blanc chaud (2~3,2v, 20mA). L’une est braquée sur Kutuzov et l’autre éclaire la table.
Comme la somme des voltages des trois LED risquait d’être supérieure au voltage de ma pile (3,2+3,2+3,2=9,6v), j’ai monté les deux LED de devant en série et celle de derrière en parallèle.
Les LED sont fixées soit sur le mur arrière (panneau extérieur) soit sur le plafond au plus près du bord extérieur afin qu’on ne les voit pas une fois le montage du cadre réalisé.
La pile de 9v est installé dans un boîtier trouvé sur le net. Ce boîtier et l’interrupteur sont insérés dans un panneau de la boîte extérieure. Ne trouvant plus ma scie à chantourner, j’ai utilisé un ciseau à bois pour faire les ouvertures dans le panneau de bois.
Le lien entre le circuit fixé sur la boîte interne (LED et résistances) et celui fixé sur la boîte externe (pile et interrupteur) est réalisé avec deux connecteurs Wago. Ainsi il est très aisé de retirer la boîte intérieure de la boîte extérieure. Il suffit de la faire glisser hors de ses rails et de relever les leviers des connecteurs pour la libérer totalement.
Les LED de devant se sont avérées un peu encombrantes, j’aurai dû utiliser des LED de 3mm, mais je n’en avais pas sous la main.
La boîte extérieure
Ses dimensions internes sont 200x127x90mm. Elle est faite à partir de contreplaqué de 5mm. Ici encore il convient d’ajouter les épaisseurs des parois pour déterminer les bonnes dimensions de coupe des panneaux.
De chaque côté (intérieur), j’ai collé des tasseaux pour réaliser les glissières de la base de ma boîte intérieure.
Le cadre
Le cadre est en bois naturel clair de dimension 220x150mm et d’épaisseur 27mm, ses bords sont noirs. Je voulais en effet un ton qui soit en phase avec les dominantes jaune et sombre du tableau. J’y ai ajouté une vitre antireflets et un passepartout noir dont l’ouverture est de 105x55mm.
Pour faciliter le démontage ou l’accès à la boîte intérieure, le cadre n’est pas collé à la boîte extérieure. Il s’emboite dans celle-ci guidé par quatre tasseaux collés à l’arrière du cadre.
Enfin, j’ai collé deux blocs de bois sour la boîte extérieure pour rehausser le tout.
Ce projet m’a pris sept mois de travail à raison de 3 à 4 heures par jour. Au moins un quart, voire un tiers, de ce temps a été consacré à la recherche, la préparation, la conception du projet. La préparation est incontestablement l’élément clé d’un tel projet.
J’ai fait plusieurs erreurs tout au long de sa réalisation (choix du balsa, panneaux trop fins, contreplaqué, résistance des LED de devant trop faible, quelques erreurs de mesure, fils électriques trop rigides, erreur de pantalon pour les colonels Kaissarov et Tol, etc.), mais ça ne m’a pas découragé de me lancer dans un nouveau projet similaire.
Bien cordialement
Dod