Maurice de Tascher en figurines Historex

J’ouvre ce sujet pour vous montrer la dernière série de figurines que je suis en train de créer (je suis presque arrivé au bout) et expliquer quelle est ma démarche pour leur conception.

Je me suis intéressé à Maurice de Tascher (1786-1813) parce qu’il est né à Orléans comme moi. Il est connu, non par des exploits particuliers mais, outre le fait qu’il s’agit d’un cousin (lointain tout de même) de l’Impératrice Joséphine, née Marie Rose Josèphe Tascher de la Pagerie, parce qu’il a laissé des notes de campagnes intéressantes car il ne s’agit pas de mémoires écrits après l’Empire comme pour la plupart de ses « confrères » mais de notes écrites chaque soir au bivouac. Le pauvre Maurice est mort d’épuisement au retour de la retraite de Russie et n’a pas pu remanier ces notes.

A noter que Maurice de Tascher, officier de cavalerie légère, a parcouru l’Europe de Cadix à Moscou… l’Empereur était un sacré « tour opérateur »

Mon but était de représenter en figurines les différents uniformes que Maurice de Tascher a pu porter au cours de sa carrière. Afin d’observer une certaine unité de taille et d’aspect de ces figurines, mon choix s’est naturellement porté sur l’inépuisable gamme des pièces détachées Historex (que je pratique depuis un certain nombre d’années !).

La première figurine n’est pas la plus enthousiasmante : il s’agit de l’uniforme d’élève de l’École Spéciale Impériale Militaire en 1805/1806, alors installée dans une aile du Palais de Fontainebleau (elle s’installera à Saint-Cyr en 1808).

[Cet uniforme est celui, classique, de l’infanterie de ligne par la volonté d’économie du ministre de la Guerre ayant institué cette école en 1803 (le futur maréchal Berthier) car il estimait que la plupart des élèves seraient ensuite nommés dans l’infanterie et pourraient donc conserver leur habit en ajoutant simplement les épaulettes de sous-lieutenant.



J’ai choisi la tête n° 37 d’Historex car elle me semble être la plus « juvénile » et je l’ai doté de la fossette au menton qui caractérise Maurice de Tascher selon son portrait. Le livre porté sous le bras gauche est réalisé avec des morceaux de cartes plastique. Les pavés de la cour de l’école sont des petites billes de Milliput écrasées sur le socle.

Petit détail : les élèves étaient réglementairement démunis d’arme, car ils avaient la fâcheuse obsession de se battre en duel… à défaut d’épée ou de sabre, ils se battaient avec des compas attachés au bout de bâtons !

A suivre donc si cela vous intéresse

http://pagesperso-orange.fr/jean-claude.colrat/figurines.htm

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Bonjour Jicécé

Tres intéressant et j'ai hate de voir les suites.
Ce qui est amusant c'est que je suis actuellement en train de lire ce journal des campagnes de Maurice de Tasher.

bonjour Jicécé,beau travail et vraiment intéressant de découvrir l'histoire de ce personnage...bravo

Bonjour, et merci de nous faire partager ce morceau d'histoire, c'est passionnant.
Nath

Bonsoir,
Beau projet.
Merci de nous en faire profiter.
Salutations amicales,
Mathieu

Bonsoir Jicécé,

Merci de nous faire partager ton projet

Je ne suis pas le "premierempiriste" modèle, mais raconté par un passionné, ça donne très envie de voir la suite...

Je crois te l'avoir déjà dis: j'aime beaucoup tes pavés

c'est bizare mais depuis que j'ai fait "NAPO" je suis fasciné par les figs de cette periode , donc je vais suivre ton travail avec interet

ps: ca se soigne docteur ????

tatoo il est ou ton napo ?? jaimerai le voir

Merci de vos encouragements… alors je continue mon histoire !

A sa sortie de l’école militaire Maurice de Tascher est nommé sous-lieutenant au 8^e régiment de hussards, les ci-devant « hussards de Fabrefonds ». Il vit mal pendant un temps la vie de garnison avant d’être envoyé aux escadrons de guerre en Prusse qu’il rejoint le 17 août 1806. Il subit le baptême du feu à Iéna, le 14 octobre, et cette bataille a failli être sa dernière.

Combattant les fameux dragons rouges saxons, Maurice de Tascher est grièvement blessé de plusieurs coups de sabre au poignet droit. Ne pouvant plus tenir son sabre, désarçonné, il doit abandonner le combat et rejoint à pied l’ambulance. Le chirurgien du régiment va parvenir à lui sauver sa main droite (il écrit alors ses notes de la main gauche…) mais Maurice va devoir subir une très longue convalescence à Leipzig pour retrouver l’usage presque normal de sa main



C’est donc l’instant où il fut blessé à Iéna que j’ai cherché à représenter sur ma deuxième figurine. J’ai recherché une attitude dynamique du cheval, en découpant des demi-corps Historex en quarts de corps pour approcher le plus possible l’attitude que je souhaitais et j’ai modifié légèrement la position des jambes arrières. Le problème des têtes de cheval Historex est de représenter une briderie « passe partout » qui correspond mal au harnachement à la hongroise. Il faut pratiquement gratter toute la briderie et la refaire en lanières de carte plastique… J’avoue n’avoir pas été maso pour y coller les clous, et seule la peinture en donne l’illusion !

Au combat, les hussards portaient le plus souvent la pelisse chaussée ou le dolman avec le manteau roulé autour du torse, et en tout cas jamais la pelisse jetée sur l’épaule, très flatteuse en figurine ou dans les films mais totalement irréaliste en pleine action… de même le plumet qui ne sert qu’en parade. Pas de chance pour ma peinture : en 1806, les tenues de hussards avaient encore les soutaches doublant les galons et tresses ! Bon, il suffit de s’appliquer avec son pinceau, vous savez ce que c’est…

Le 8e hussards a un uniforme vert foncé et écarlate rehaussé de passementeries blanches, d’argent pour les officiers. Fidèle à l’acrylique j’ai employé du « vert noir » et du « vermillon » de Prince August. Par goût personnel je n’ai pas l’habitude de trop contraster les ombres et éclaircies, juste ce qu’il faut. Pour les passementeries d’argent, dont l’effet est mat, en contraste avec les parties métalliques peintes au Liquid Leaf Silver, j’ai utilisé un mélange d’acrylique satiné blanc Liquitex et d’argent de Prince August.

Un peu de sang sur le poignet et une recherche d’expression de souffrance sur le visage : voici donc notre héros prêt à être hélas mis hors de combat.

A suivre

Amicalement. JCC

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Bonsoir Jicécé,

merci de nous faire partager tes belles pièces et l'information historique. On sent la passion...

Le cavalier est superbe et je vois ce que tu veux dire au sujet des couleurs de mon chasseur. Ton vert en particulier est bien plus proche de la réalité que le mien, plus sombre.
J'attends la suite de cette mini biographie aussi interessante qu'agréable à l'oeil avec beaucoup d'impatience.

Tazz

c'est beau la passion, je suis admiratif de l'ensemble de ton travail aussi bien peinture que documentation historique , chapeau

tatoo a écrit:

c'est beau la passion, je suis admiratif de l'ensemble de ton travail aussi bien peinture que documentation historique , chapeau

+1

franck a écrit:

tatoo a écrit:

c'est beau la passion, je suis admiratif de l'ensemble de ton travail aussi bien peinture que documentation historique , chapeau

+1

et un de plus

une idée géniale cette histoire historico figurinistique

chapeau bas

Maurice de Tascher est donc astreint à une longue convalescence à Leipzig. Hébergé chez un avocat, Loetze, il y noue, semble-t-il, une idylle avec la fille son hôte, Wilhelmine. Ce n’est que le 3 mai 1807 qu’il rejoint son régiment, en Pologne. Maurice est désormais lieutenant, toujours au 12e chasseurs, et chevalier de la Légion d’honneur. A son grand désespoir, il ne participe à aucune bataille, que des escarmouches. A Tilsitt, fin juin début juillet 1807, son nom lui permet d’approcher l’Empereur, le Tsar, le roi et la reine de Prusse… La paix signée, Maurice rentre en France.

A la fin de l’année, il demande à être affecté à l’armée qui doit aller occuper le Portugal. Le 2 mars 1808, il entre en Espagne pour rejoindre le « 2e régiment provisoire de chasseurs à cheval » où il est nommé adjudant-major.



Voici donc Maurice de Tascher, en uniforme de lieutenant du 12e chasseurs mais avec les insignes d’adjudant-major au « 2e provisoire » : l’adjudant-major, un capitaine le plus souvent mais ici donc un lieutenant, porte les insignes de grade inversés, épaulette sur l’épaule droite et non sur l’épaule gauche, et par tradition les officiers de chasseurs à cheval ne portent pas de contre-épaulette sur l’autre épaule. Faisant partie de l’état-major du régiment, l’adjudant-major porte un plumet blanc. J’ai mis ce plumet quoi que cela fasse « un peu riche » sur un uniforme de campagne !

Les officiers du 12e chasseurs portaient, même en dehors de la compagnie d’élite, un colback dont ils étaient très fiers (voir les souvenirs d’un autre officier du régiment le capitaine Aubry). L’habit que j’ai représenté est conforme à celui dessiné pour le 12e par Lucien Rousselot sur sa planche n° 49 (sans ornement de retroussis). Dans ses notes, Maurice raconte qu’il s’est fait faire en Espagne un pantalon gris, ce qui a failli lui coûter la vie : l’étoffe était la même que celle qui servait pour les robes de certaines religieuses et il a failli être lynché par le peuple aux cris de « A mort ! il a violé les religieuses ! »]

Enfin, pendant toute la campagne d’Espagne, Maurice de Tascher était accompagné par une chienne adoptée en Pologne, Wachtel. Je ne garantie en rien la race du dit animal !!!
A suivre…

Amicalement. JCC

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Ton post est vraiment tres sympa

J'ai tout lu,si si je t'assures, tu pourras meme m'intéroger à Sèvres pour vérifier

Plus sérieusement, bravo de nous faire partager cette histoire, tres bien contée et illustée par tes figurines

Vivement la suite...

Bonsoir Jicécé,

Comme les copains. J'adore tes récits épiques et détaillés. Continue à nous faire rêver de la sorte. Et bravo pour les figurines.
(on se croirait revenu à l'époque de : "André Castelot raconte..." LOL)
Nath

OK Samy il y aura interro à Sèvres

« Alain Decaux » va donc vous raconter la suite… mais ce n’est pas très gai !

Car voilà Maurice de Tascher engagé dans l’enfer de cette campagne d’Espagne et il ne manque pas de raconter les atrocités commises d’un côté comme de l’autre. Il a quelques formules chocs telles que « Les Espagnols disent qu’ils aiment mieux qu’on viole leurs femmes que leurs églises ! Au reste, on a fait l’un et l’autre ! » et il est en tout cas extrêmement lucide pour expliquer l’attitude des Espagnols vis-à-vis des Français, fustigeant au passage l’ambition de son Empereur : « L’amour de la religion et de la patrie luttant de tous leurs efforts contre l’ambition, certes, le plus beau rôle n’est pas pour nous ! »

Le 6 juin 1808, en tant qu’adjudant-major, Maurice doit négocier le logement de son régiment dans le village de Valdepenas. On lui refuse et l’émeute éclate. Le général Liger-Belair ordonne la prise d’assaut du village, pire le massacre des habitants et l’incendie du village… « ce qui fut exécuté » dit froidement Maurice, qui décrit le lendemain « avec horreur les maison en cendres, les femmes, les enfants, les animaux égorgés sous leurs débris ».

En tout cas le « succès » de Valdepenas vaut à Maurice de Tascher d’être affecté comme aide de camp auprès du général Liger-Belair.



Les aides de camp portaient réglementairement un habit bleu foncé à distinctive bleu ciel, avec un brassard à la couleur du général brodé de feuilles de chêne d’or. Mais les jeunes officiers nommés à cette fonction en pleine campagne n’avaient pas la faculté de se faire confectionner un tel uniforme immédiatement. Ils continuaient de porter l’uniforme de leur régiment avec le brassard ; quand ils ne pouvaient pas récupérer le brassard réglementaire (notamment sur le cadavre de leur prédécesseur !) ils le confectionnaient avec un morceau d’écharpe de leur général.

Pour ma figurine je me suis inspiré d’un dessin d’Eugène Lelièpvre, lui-même inspiré d’une peinture du baron Lejeune, représentant un officier d’un régiment de chasseurs à cheval (le 7e) exerçant la fonction d’aide de camp en Espagne : chapeau, dolman et culotte hongroise. Je me suis contenté de changer la couleur distinctive. On sait avec certitude d’ailleurs que Maurice a bien porté une tenue à la hussarde en Espagne, bien qu’elle ne soit plus réglementaire, puisqu’il parle dans ses notes de sa sabretache, accessoire qui ne s’explique que par une tenue à la hussarde. Cette sabretache, de petite tenue, est en cuir noir frappé du chiffre 12 et d’un cor argentés. Son brassard est un morceau d’écharpe de général de brigade (grade de Liger-Belair), tissée d’or et de soie bleu ciel.

A suivre...

Amicalement. JCC

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c'est excellent Jicécé....beau travail et le fait d'accompagner par le biais de sa biographie,cela rend ta réalisation ludique et pédagogique....bravo

la vache j'ai l'impression de me retrouver une vingtaine d'année en arrière sur les banc de l'école!???
A part que là c'est intéressant!
Merci président pour le cours

d'accord avec Phil et les autres, tu as beaucoup de mérite à réaliser cela, ju suppose que c'est ta passion qui te pousse à t'investir autant - en tous cas un grand bravo, c'est une autre manière de vivre la passion des figurines

bernard

Tiens, oui, tu as raison, c'était Alain Decaux et non pas André Castelot
Bon pas tout à fait boulet, car après tout Alain Decaux racontait à la télé, et André Castelot était historien (j'aimais ses bouquins).

Continue à nous faire rêver, c'est vraiment passionnant.
Encore, encore, encore

Nath

Ravi que cela vous plaise... alors continuons.

Fin juin 1808, Maurice de Tascher quitte le général Liger-Belair pour rejoindre son régiment qui fait partie du corps d’armée du général Dupont de l’Étang qui se trouve à Bailen. Dupont est attaqué par un important corps espagnol appuyé par les Anglais, et, après avoir subi des pertes énormes, il doit capituler le 23 juillet. Les prisonniers de guerre français sont acheminés sur Cadix. De vaisseau en ponton, de geôle en prison, Maurice est séquestré à Cadix jusqu’au 5 septembre. Avec 155 autres compagnons, dont les généraux capturés à Bailen, il est alors embarqué sur un navire qui les ramène à Toulon. Mais la fureur de Napoléon poursuit les « capitulards » de Bailen. Le général Dupont, notamment, restera en prison à Paris jusqu’à la chute de l’Empire, sans jugement.

Retenu un temps en semi-captivité à Toulon, Maurice de Tascher est remis en liberté mais reste oisif, errant entre toutes les résidences de la famille… Alors, il va solliciter l’aide de son impériale cousine, Joséphine. Celle-ci intervient auprès du ministre de la Guerre, le général Clarke, pour que Maurice de Tascher cesse d’être considéré comme « prisonnier de guerre » et soit rendu au service actif. J’ai dans mes archives copie du brouillon de la réponse laborieuse, avec de multiples ratures, que le ministre, bien embêté face aux ordres de l’Empereur, va envoyer à l’Impératrice pour la rassurer sur le sort de son cousin ! Ce n’est qu’en janvier 1809 que Maurice rejoindra le 12^e chasseurs à son dépôt de Maëstricht.



J’ai ici représenté Maurice de Tascher en « tenue de société » lors de l’une de ses visites à l’impératrice Joséphine, à Malmaison. Il porte l’habit d’officier du 12^e chasseurs à cheval mais avec la culotte blanche et les bas (ce sont des jambes en guêtres Historex transformées), avec l’épée et le chapeau à plumet.

Le parquet est de la véritable marqueterie. Le dessin, pour une si petite surface, est volontairement très simple : c’est du « point de Hongrie » (Mais j’ai des décors avec des parquets beaucoup plus complexes, notamment pour les célèbres séries de couples de rois et reines qu’avait édités Le Cimier ; ceci pour rendre un peu hommage à mon père qui était ébéniste et spécialiste en marqueterie).

A suivre…

Amicalement. JCC

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bonjour jicécé,

Très impressionnant et très intéressant.
est-ce qu'il y aura un générique de fin avec toutes les figs sur une même photo?
Encore bravo et vivement la suite.
Merci de ton investissement à nous faire partager ta passion et un peu de notre histoire.
A+

Bonsoir,

J'aime beaucoup vos pièces, surtout les cavaliers !! Vos réalisation sont très précises et bien réalisées. Je suis cependant amateur de peinture un peu plus contrastées, mais ce n'est qu'une histoire de gout. Avec Historex, j'ai toujours été impressionné par les possibilités très larges qu'offrait cette marque et vous les exploitez bien . J'attends la suite avec impatience,
cordialement.

Merci à tous. La suite au prochain numéro...
Hervé, c'est en effet une affaire de goût, Je l'avais indiqué dans un précédent épisode : Par goût personnel je n’ai pas l’habitude de trop contraster les ombres et éclaircies, juste ce qu’il faut." Je laisse la lumière faire ses effets naturels. Je réserve les contrastes aux figurines plates.

Amicalement. JCC

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Salut Jicécé
je viend de parcourir tes liens sur ton tuto de bien belle piece et une tres belle peinture et chaque fois avec l'histoire extra
BRAVO

Les hostilités étant déclarées avec l’Autriche, la Grande Armée entre en campagne. « Guerre ! Guerre ! La gloire brille déjà à mes yeux dans le lointain. » écrit Maurice de Tascher. Il rejoint les escadrons de guerre du 12e chasseurs, le 23 avril 1809, près de Ratisbonne qui a été prise par les Français quatre jours plus tôt.

Maurice est nommé capitaine le 6 juin. Il assiste à la bataille de Wagram un mois plus tard, le 6 juillet. Ce n’est pas son baptême du feu et pourtant il est impressionné par l’artillerie qui tonne pendant 24 heures sans discontinuer. Notre nouveau capitaine s’est fort bien comporté pendant cette bataille, il a eu un cheval tué sous lui. Le général Montbrun couvre d’éloge ses chasseurs à cheval dans son rapport au maréchal Davout au soir de Wagram.

La cavalerie légère poursuit l’ennemi jusqu’à l’armistice du 12 juillet, à Znaïm, puis participe à l’occupation de la Moravie. La paix signée, Napoléon épousera une archiduchesse. Ironie du sort, notre cousin de l’ancienne Impératrice (Joséphine) participe à l’escorte de la nouvelle (Marie-Louise) quand elle est « remise » à la France !

Puis, Maurice rentre à Paris, le 1er avril, « pour donner à mes parents un agréable poisson d’avril » écrit-il malicieusement. En fait, son retour en France est dû à un mauvais état de santé, selon les rapports du ministère de la Guerre.



J’ai représenté Maurice de Tascher en grand uniforme, alors que son régiment est passé en revue dans les jardins de Schönbrunn par le maréchal Bessières, le 11 juin 1809. Il avait reçu son brevet de capitaine le 9 et vient tout juste de faire coudre un 3^e galon à sa culotte que j’ai représenté un peu plus brillant que les 2 autres… (cela ne se voit guère sur la photo). La grande tenue comporte l’habit habituel et le gilet tressé, mais la culotte hongroise vert foncé galonné d’argent, le cordon tressé au colback, la banderole porte-giberne et le ceinturon en maroquin rouge couvert de galons d’argent avec les ornements en or. La schabraque de grande tenue est dotée d’un siège en peau de panthère ; le galon est doublé d’un passepoil d’argent et l’angle postérieur est orné d’un cor brodé en argent.

A suivre…
Amicalement. JCC

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salut jicécé

félicitations un concept génial , je suis fan

bravo bravo et encore bravo

Hormis les troupes engagées dans l’enfer de la guerre d’Espagne, la Grande Armée, globalement, traverse une période de paix en 1810-1811, période de l’apogée de l’Empire dont le point culminant est la naissance du roi de Rome.

Maurice de Tascher alterne les temps de présence au dépôt du 12^e chasseurs à Saint-Mihiel et les séjours au sein de sa famille. La famille de Tascher a trois résidences : l’hôtel familial de la rue d’Escures, à Orléans (maison natale de Maurice), un hôtel au 18 rue de Grenelle à Paris (résidence « administrative » du comte de Tascher, sénateur de l’Empire), et le petit château familial à Pouvrai, près de Bellême, dans l’Orne.

Pour illustrer cette période pacifique, j’ai représenté Maurice de Tascher en petite tenue d’été de fantaisie.



C’est, de toute la série, l’uniforme qui peut le plus prêter à polémique… Depuis 1806, donc depuis plus de 4 ans, la tenue à la hussarde n’est plus de mise chez les chasseurs à cheval. L’uniforme réglementaire est l’habit vert foncé avec la culotte hongroise verte également. Voir Maurice à Schönbrunn ci-dessus.

Or, il a existé un document dit « manuscrit d’Alsace » qui aurait été dessiné par un officier de cavalerie et étudié par le grand uniformologue allemand Herbert Knötel. Ce document aurait depuis disparu (sans doute pendant la seconde guerre mondiale, comme l’autre grande source uniformologique dite « manuscrit de Marckolsheim »).

Ce manuscrit montre un officier du 12^e chasseurs daté d’août 1812, en colback, dolman en nankin et culotte cramoisie.

Le nankin, tissu léger jaune clair, était fréquemment utilisé pour les petites tenues d’été des officiers de hussards ; les tresses et galons d’or ou d’argent y étaient remplacés par des tresse et entrelacs de soutaches en soie blanche. Ici, notre officier de chasseurs a conservé ses galons d’argent.

Autre détail curieux : la flamme de colback et les coulants de la ceinture qui devraient être cramoisis. Là, ils sont verts. Peut-être notre officier a-t-il voulu souligner son appartenance aux chasseurs à cheval (en effet la couleur verte de tradition serait sans cela absente de cette tenue).

De toute façon, puisqu’il s’agit d’une tenue de fantaisie, tout est permis et les officiers de cavalerie légère ne manquaient pas de fantaisies dans ce domaine !

Évidemment, rien ne certifie que Maurice de Tascher ait porté une telle tenue. Mais n’est-elle pas originale pour réaliser une figurine sortant de l’ordinaire ?


En tout cas, en août 1812 (date du manuscrit d’Alsace) il ne la portait sûrement pas… il pataugeait dans les boues de la Russie profonde. Car Maurice de Tascher va commencer sa dernière campagne.

A suivre…

Amicalement. JCC

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Comme dit plus haut, super concept , très intéressant et quel boulot de transformation

Voilà donc Maurice de Tascher en route pour Moscou, avec le 12^e chasseurs à cheval, au sein du 2^e corps de réserve de cavalerie du général Montbrun très cosmopolite, comprenant des régiments français polonais, wurtembergeois et prussiens. Napoléon croit avoir réuni toute l’Europe (sauf la Perfide Albion) contre la Russie… !

Le 8 août 1812, au cours d’un combat près de Roudnia, Maurice a son cheval tué par une décharge d’artillerie et faillit être fait prisonnier. Le 7 septembre, c’est la bataille de Borodino ou de La Moskowa. Nous savons que le 12^e chasseurs a eut des pertes importantes : 6 officiers, 72 sous-officiers et chasseurs du régiment sont restés sur le champ de bataille. Sur les 9 capitaines que comptait le régiment à l’entrée en campagne, il n’en subsiste plus que 4, dont Maurice de Tascher. Celui-ci se bat vaillamment et il doit être prochainement promu chef d’escadron et officier de la Légion d’honneur. Il n’a pas 26 ans. Il peut espérer finir sa carrière comme colonel voire comme général ! Hélas…

Alors que l'incendie de Moscou fait rage, Maurice combat autour de la capitale russe sous les ordres de Murat pour repousser les Cosaques. Dans des conditions qui ne sont pas très bien définies, il retrouve son jeune frère Eugène, lieutenant au 4^e d’artillerie à cheval. Celui-ci est gravement blessé au pied et n’a plus de cheval.

Quand les deux frères entament la retraite, Maurice est à pied et a prêté son unique cheval à Eugène. Ils réussissent à passer la Bérézina avant le désastre (28 novembre). Le jour de Noël, malgré les soins de Larrey, Eugène succombe à sa blessure et aux privations de la retraite, à Königsberg (alors en Pologne). Épuisé physiquement et moralement, Maurice poursuit sa route en traîneau, puis dans un fourgon de la grande armée en déroute. Le 27 janvier 1813, il meurt à l’hôpital de Berlin, dans les bras de son frère aîné, Ferdinand, commissaire impérial à Osnabruck.

Ma dernière scénette doit représenter Maurice et Eugène fraternellement unis dans cette tragique retraite. Mon travail est bien engagé mais n’est pas terminé, et je vous en livre les éléments tels qu’ils sont :







J’hésite notamment quant au décor, car je n’ai encore jamais fait de paysage de neige.

(Et pour l’instant je suis sur un autre projet : voir « Les Tuniques Bleues » dans la rubrique « Plats »).

A suivre…

Amicalement. JCC

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laurnt a écrit:

salut jicécé

félicitations un concept génial , je suis fan

bravo bravo et encore bravo

je ne peut pas mieux dire

Je vais reprendre prochainement ma scénette « retraite de Russie »…

En attendant, je souhaitais vous montrer la tombe des frères Tascher dans l’église de Pouvrai, petit village près de Bellême, dans l’Orne.

Depuis 2 ans, nous rendons hommage à ces « anciens combattants de l’Empire », au début du mois d’août. C’est notamment pour l’exposition de figurines du Briquet qui a eu lieu le 2 août dernier dans le cadre d’un grand rassemblement de reconstitueurs dans le parc du château de Pouvrai que j’ai été amené à réaliser la série de figurines que je vous ai présentée.

Voici des reconstitueurs du groupe « Les chasseurs à cheval de la Grande Armée, 12^e régiment » se recueillant devant la stèle érigée dans l’église de Pouvrai par les parents de Maurice et Eugène de Tascher :



Quelques liens pour en savoir plus :

http://pagesperso-orange.fr/jean-claude.colrat/mauricedetascher_000.htm

http://www.histofig.com/briquet/hs21.htm

http://www.12emechasseurs.org/topic/index.html

Encore une précision : le Maurice de Tascher adjudant-major en Espagne a fait l’objet d’une pochette Historex sous la référence GC 934 ; il y a même la chienne !



Amicalement. JCC

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J'ai ressorti ce vieux projet pour terminer ma scénette représentant nos héros dans les neiges de Russie, en cette période de commémoration du bicentenaire de la campagne de Russie.

J'ai donc fait un essai de paysage de neige, avec un mélange de bicarbonate de sodium et de poudre de verre. Mais la photo rend difficilement l'effet obtenu :

Elle me semble bien réaliste ta neige , mais il n'est pas évident de photographier une surface blanche

Vivement la suite de ton projet...

Oui, surtout de la neige! Mais ça al'air très bon, alors wait and see

Pas facile en effet, maintenant place aux figurines.

Citation :

Bon pas tout à fait boulet, car après tout Alain Decaux racontait à la télé, et André Castelot était historien (j'aimais ses bouquins).

Son petit fils vient d'intégrer le 12 ème chasseurs

Les figurines sous-couchées et mises en situation :

Belle scénette.
A+

Très belle scène JCC

Ca va etre encore tres sympa ! ca commence tres fort !

C'est parti.

Mille fois bravo pour ces réalisations et surtout d'enrichir ainsi le forum. A mon sens la figurine historique sans histoire ne signifierait rien. Hélas certains de nos camarades ont été écœurés de l'histoire par des maîtres peu enthousiastes et/ou maladroits.
Puissions nous les persuader que cette façon d'aborder la figurine décuple le plaisir. L'idée de "un personnage, son histoire est ses uniformes" est excellente et permet de sortir des sentiers battus.
Merci!
MarcM

Je crois que j'ai un peu zappé ce sujet!....
Excellent travail que tu fais Jean-Claude et que de recherche historique!
Je ne peux te dire que bravo.
La dernière scénette va être superbe.
Est ce que ton décor est terminé?

un vrai régal des yeux et des neurones que ce sujet...
Tu as bien fait de venir au monde à Orléans...comme lui.


Amitiés

J.J.P.

Ben dis-donc Jean-Claude, t'as eu un p'tit coup de mou l'année dernière, mais là, on ne t'arrête plus !
Super travail et grande leçon de recherche, bravo, je m'incline, mon maître...
à samedi !

tient cela me rappelle quelque chose ce paysage de neige avec moins de rigueur historique evidemment , la neige est nickel peut etre un peut plus boueuse au niveau du passage